Du bateau à la passe...

Publié le par marie di solo

 

      Des visages comme si l'on changeait de pays tous les jours, des paysages immenses et variés aussi, de la mer, de la montagne, de la forêt, des villes et villages, hameaux et maisons isolées... Plus de 6000 km parcourus en 6 semaines sur cette île surprenante de Sumatra. En stop.

 

      Notre voyage nous emmène à Jakarta afin de prendre le bateau. Tout en stop de Solo, nous abandonnons déjà après 4h d'attente à la capitale et montons dans un bus qui passe pour le port.

 

      Dans le Ferry, deux hommes nous abordent, ils ont l'air de bosser ici. L'un demande si nous pouvons faire de la musique, chanter, jouer du clavier... Ils nous proposent de rentrer dans le carré VIP du bateau afin de chanter. Alors que nous cherchons une voiture pour nous amener du port à Medan, nous nous disons que c'est plutôt une bonne idée de se montrer. L'un d'eux est le musicien de bord et me pousse sur le devant de la scène, éteint la télé que tout le monde regarde, et me fait asseoir sur la chaise devant le clavier.

     La moitié de gauche est réglée pour déclencher la boite à rythme dès qu'on joue sur une des touches, l'autre moitié, de droite donc est réglé sur un son d'orgue. Il n'y a pas de bouton de commande, je demande au gars s'il peut enlever et mettre juste un son de piano sympa. Pas possible, c'est réglé comme ça depuis l'achat, on ne peut pas changer. Le micro voix est ornementé d'un délai de 5 minutes environ. Je demande si on peut couper cela. Pas possible, c'est réglé comme ça depuis l'achat, on ne peut pas changer.

     Je décide donc de ne pas me servir du clavier (dont la moitié des touches de la moitié droite restent bloquées de moitié lorsqu'on les joue et dont la boîte à rythme se déclenche aussi parfois lorsque certaines touches de la moitié droite sont jouées) et de chanter une chanson (française comme ils me le demandent). « Le soleil et la lune » sera mon choix. Je me mets à chanter a cappella et une cacophonie sort de l'ampli, un son mélangé et incompréhensible, un bazar de notes et de paroles se bousculent à la sortie sans ordre, sans précision. Juste un Cluster que je fais moi-même sans le vouloir. A la fin du premier refrain, je décide déjà de m'arrêter, c'est impossible de chanter, je ne m'entends pas, tout le monde a eu le temps de prendre sa photo de son téléphone, c'est fini, j'arrête. Ils me crient de chanter une chanson en javanais. « Suwé ora jamu » fera l'affaire.

     Je me lève et je m'en vais au fond de la salle (gelée car le carré VIP est plongé dans la clim) et le deuxième homme qui nous avait abordé se présente être comme le capitaine du Ferry et nous propose de le suivre dans la salle des commandes.

 

      Depuis que nous lui avons dit que nous avions faim, il nous dirige vers la cuisine du personnel, nous sert la gamelle sur la table, la bonne grosse gamelle de riz bien collant et bien amidonné. au milieu des cafards et différentes blates qui courent de partout Nous nous forçons à le manger, sans grande conviction.

 

Ferry jakata sumatra

La cuisine est plongée dans une lumière intriguante,

les bêtes courent sur le plateau de travail, le riz colle

 

     Puis, nous nous dirigeons vers la salle de contrôle. Une vaste pièce avec un carré de machine au milieu de celle-ci, des grandes vitres devant et sur les côtés. Les lumières de la côte se dessinent au loin devant nous.

 

Ferry jakata sumatra-2

Le capitaine, à gauche, et son marin, à droite

 

 

Ferry jakata sumatra-3

On n'échappe pas à l'essai de barrage...

 

 

Ferry jakata sumatra-4

... ni à la photo avec le Kapten.

 

 

      Il est tard déjà et la nuit est bien avancée. Nous restons quelque temps, regardons toutes les machines, prenons des photos avec les marins et décidons de redescendre afin de continuer notre recherche de voiture. Chose dite chose faite.

     Un homme nous embarque afin de nous conduire à la prochaine ville, que nous pouvions y passer la nuit. Il est presque minuit, l'endroit n'est vraiment pas recommandé. La nuit, les pièges pour les voitures et les camions ne sont pas choses rares. Il ne fait pas bon traîner ses sacs ici.

 

     Il roule vite, un accident de moto au loin, on ne s'arrête pas, c'est peut être un traquenard. Peut être que le gars allongé sur la route était vraiment victime d'un accident. Peut-être qu'il aurait fait de nous des victimes par la suite. On ne le saura jamais. Le temps de ces pensées, nous sommes déjà loin.

 

     Un hôtel nous ouvre ses bras, les prix de Sumatra s'offrent à nous. 2 fois plus cher que Java. Il est tard, nous avons conscience qu'une longue route nous attend dès le lendemain, nous ne chipotons pas et nous nous couchons dans cet hôtel de passes...

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