Kutacane ou le pays du plastique enchanté

     Dans la soirée, nous parvenons à Kutacane. Autour, une forêt, un parc national, une réserve naturelle. Tout cela en un nous promet de belles promenades et,qui sait, peut-être allons-nous rencontrer des orang utan en liberté !

   Nous allons au poste de police, le kapolres vient de nous appeler en nous disant qu'il nous faut aller au commissariat. À 23h donc, on se pointe en disant que l'on veut rencontre le caporal de police. On nous montre sa maison qui est de l'autre côté de la rue. Il n'est pas là, sa femme non plus. Des policiers qui répondent « prêt » au lieu de « oui » nous montrent notre chambre. À l'arrière de la maison, un bâtiment digne d'un hôtel, fourni d'une 10aine de chambres toutes équipées de salle de bain et air conditionné. Nous choisissons notre chambre, il n'y a pas d'autre habitants, cette bâtisse sera pour nous.

     Le lendemain matin, à 7h, on frappe à la porte. Le Kaporles en uniforme nous demande ce que l'on vient faire ici. Nous expliquons nos recherches sur le peuple de la forêt, notre envie de découvrir Sumatra, le livre en préparation et notre envie toujours plus grande de nous rapprocher de la nature. Une voiture sera là à 9h avec un chauffeur.

     S'en suit un défilé de frappe à la porte. TOC TOC« vous avez déjeuné ? Non ? Vous pouvez manger du riz ? Oui ? Bon, j'en parle à la femme de chambre » TOC TOC« petit dej » TOC TOC« la voiture sera là dans 5 minutes » TOC TOC« désolé, la voiture est en retard, ce ne sera pas avant 10h » TOC TOC (lafille de 7 ans) « moi et mes amis on voudrai parler anglais avec vous » TOC TOC (après une heure de discussion en anglais avec 10 mômes) (la fille de 7ans « je voudrai le même tatouage que vous madame » (on lui explique ce n'est pas possible, c'est du héné qui brûle la peau) TOC TOC « alors je voudrais le même bijou que vous »(je lui explique que on ne peut pas lui faire un trou dans l'arcade comme ça, il faut aller chez un spécialiste)...

     La voiture arrive enfin. Un policier+un chauffeur nous accompagne. La bêtise aussi est de la partie (« pourquoi vous avez arrêté de fumer ? C'est bon de fumer » ou encore « vous avez pris beaucoup d'argent à la banque toute à l'heure ? ») Il travaille en tant que responsable au tourisme. Il est celui qui registre les Bules qui arrivent pour qqe jours à Kutacane. Il a été mis là parce qu'il baragouinait un ou deux mots d'anglais. Et comme on dit dans ce langage, il n'est pas le crayon le plus clair de la boîte. Ou par chez moi, il a pas inventé le fil à couper l'beurre !

l'oeil vif, la cigarette à la main, le regard fixe... ça sent l'intelligence à plein nez

     Bref, nous arrivons à l'entrée de la forêt, sans qu'ils nous l'aient dit, nous aurions pu deviner que cet endroit attire des touristes indonésien le week-end. Le sol est maculé de papiers, de plastiques, de bouteilles, d'emballages en tout genre. Nous leur faisons la réflexion, rien ne les choque, c'est normal. Nous marchons quelques temps tous les 4 dans la forêt et, au mitan de celle-ci, une piscine, un bar, un hôtel... « c'est pour les touristes » « et ça marche ? » « non, les gens viennent en général avec leur tente pour camper et ils utilisent leur réchaud pour cuisiner, tout au moins les Bules » « et puis, en général, les Bules, ils font des treks de 10 jours donc ils ne passent pas par là. »

     Donc, au milieu de cette forêt, un complexe touristique s'est créé. La musique à fond dans le bar, le propriétaire derrière le comptoir, personne devant... Les singes ne se montrent pas, ils se demandent pourquoi. Nous nous rendons compte qu'il nous faut nous débarrasser d'eux le plus rapidement possible. Nous montons un plan/mensonge. Il nous faut partir demain de kutacane car nous avons un rendez-vous mais nous allons réserver un trek avec le guide pour lorsque nous reviendrons dans 15 jours.

no comment

la propreté à l'état naturel

"pardon"...

se mettre au vert...

La route nous reprend et nous stoppons chez le guide. Notre plan en main, nous nous mettons d'accord et le contacterons 5 jours avant de revenir pour réserver. Nous sommes prêtes à partir sauf que nos deux lumières n'ont pas envie de bosser et nous disent juste de patienter et de nous relaxer... Nous finirons notre après-midi à lire en bord de rivière.

     De retour en ville, nous rencontrons finallement la famille du kapolres au complet. La femme, la fille et lui-même. Ils sont tous les deux policier. Lui chef, elle, sous-chef. Ils déménagent tout le temps selon leurs affectations, ils aiment cette vie. Leurs revenus sont corrects, leur logement est de fonction, leur fille est adorable. Ce sont les raisons de leur bonheur. Nous leur baratinons la même histoire, que nous reviendrons pour un trek même si ça sonne faux, nous sommes constantes sur toute la ligne.

Un peu plus loin en forêt, le vert reprend le dessus brièvement

Il parrait que la nature nous parle parfois... J'ai trouvé sa bouche    

     Notre prochaine destination : Toba, un lac au milieu d'un cratère, le Bali de Sumatra, le paradis des anti-bali. Nous comprendrons pourquoi dès lors que nous y serons.